Sortons, sortons pour offrir à tous la vie de Jésus Christ…

Dimanche 20 septembre, nous avons vécu une belle célébration en un lieu inhabituel mais tellement signifiant : le parvis de la cathédrale. Certes nous regrettons de ne pas avoir pu nous y rassembler mais, au-delà de nos justes regrets, notre présence sur le parvis était comme une invitation à entendre un appel du Seigneur que nous relayait le Pape François dans l’exhortation apostolique « Evangelii Gaudium » :

« Sortons, sortons pour offrir à tous la vie de Jésus Christ. (…) Je préfère une Église accidentée, blessée et sale pour être sortie sur les chemins, plutôt qu’une Église malade de son enfermement et qui s’accroche confortablement à ses propres sécurités. Je ne veux pas une Église préoccupée d’être le centre et qui finit enfermée dans un enchevêtrement de fixations et de procédures. Si quelque chose doit nous préoccuper et inquiéter notre conscience, c’est que tant de nos frères vivent sans la force, la lumière et la consolation de l’amitié de Jésus Christ.»[1]

Et si cette célébration sur le parvis était l’occasion pour le Seigneur de nous rappeler le seul cap qui vaille : celui de la mission, qui est invitation à entrer dans l’amitié d’un Dieu qui par son Fils nous veut partenaires, collaborateurs, pour l’annonce de l’Evangile ?

L’Eglise, corps du Christ, plantée au cœur du monde et plus précisément l’Eglise du Christ plantée en Loire-Atlantique est appelée à sortir sur les parvis pour appeler sans se lasser, humblement et délicatement ces hommes et ces femmes, enfants, jeunes et adultes, pauvres et riches, malades et bien-portants, sans emploi, sans papier, sans famille, de la ville et de la campagne… C’est sur les parvis de notre société que nous sommes appelés par le Seigneur à nous tenir pour les rejoindre parce que, un jour de notre vie, nous avons répondu à son invitation et nous avons découvert de quel amour il nous aimait, parce que nous avons goûté à la joie de l’aimer en retour et de lui donner notre vie, parce que nous ne pouvons pas garder cette joie pour nous seuls et qu’ils sont si nombreux à vouloir être appelés, reconnus, accueillis dans une société et un monde ballotés à « tous vents de doctrines » et traversés par tant de fractures…

Alors oui, il était beau que nous puissions être rassemblés sur le parvis de notre cathédrale blessée ce dimanche 20 septembre. Nous avons voulu dire que malgré cette blessure, nous demeurions une Eglise missionnaire, « une Eglise des parvis », une Eglise qui ne craint pas de proposer le Christ à tous, sans condition et sans distinction ! Et que, tout comme cette cathédrale qui devra être restaurée afin de pouvoir rassembler à nouveau le peuple de Dieu et témoigner par sa beauté de la Bonne Nouvelle du Ressuscité, nous voilà humblement appelés, personnellement et en Eglise, à nous ajuster sans cesse au Christ, notre Maître et Ami, notre Sauveur, afin de nous tenir sans crainte et avec assurance sur les parvis de notre société.

Frères et sœurs, me voilà désormais votre évêque. Je n’ai pas d’autre ambition que de continuer, à la suite de mes prédécesseurs, d’œuvrer avec vous tous pour que notre Eglise diocésaine soit « une Eglise des parvis » et qu’ensemble, fidèles-laïcs, consacrés, diacres, prêtres et évêques, jeunes et adultes, nous puissions partager la joie de servir le Seigneur afin qu’ils soient nombreux à la rejoindre et découvrent ainsi que leur vie est ouverte à l’inattendu d’un Dieu qui les aime au point d’être venu marcher avec eux pour les conduire au Royaume de Dieu son Père.

 

+ Laurent PERCEROU
Evêque de Nantes

[1]    Pape François : la joie de l’Évangile, n°49

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