Noël ne nous détourne pas du présent, mais au contraire, nous y renvoie… Logique de l’incarnation… Dieu vient au monde pour nous aider à incarner en nos vies, la bonne nouvelle de l’amour vainqueur, présent à chaque instant de nos vies.
Noël est à vivre dans l’aujourd’hui de notre monde, au cœur de la vie sociale, économique, politique… L’année prochaine sera marquée par des élections importantes… A cette occasion quelques pistes de réflexion nous sont proposées par Mgr Bernard Charrier qui sort la quintessence d’un texte publié par la conférence des évêques de France il y a cinq ans : « Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique»
« Si nous parlons aujourd’hui, disent-ils en ouverture de la lettre, c’est parce que nous aimons notre pays, et que nous sommes préoccupés par sa situation. Il ne s’agit pas pour nous d’alimenter la morosité par de sombres constats ; mais, en regardant les choses en face, d’apporter résolument notre pierre, notre réflexion, au débat que notre pays se doit d’avoir.»
Regarder les choses en face, c’est d’abord prendre acte de l’état de notre société. « Plus que jamais, nous sentons que le vivre ensemble est fragilisé, fracturé, attaqué. Ce qui fonde la vie en société est remis en cause…. Alors même que l’aspiration au débat est forte, il semble devenu de plus en plus difficile de se parler, les sensibilités sont exacerbées, et la violence, sous une forme ou sous une autre, n’est jamais très loin ». (…)
Face à cette situation je retiens quelques points forts du message des évêques. C’est tout d’abord l’intérêt à redonner à la chose publique, à notre vie en société, à la recherche du bien commun et de l’intérêt général, aux conditions de la vie en société. C’est ce que la lettre appelle le sens du politique.
Le discrédit qui affecte la politique, c’est-à-dire ce qui touche à l’exercice du pouvoir, provoque désintérêt et même colère. Crise de confiance, mais aussi crise de la parole. « Cette crise du politique, n’est-elle pas avant tout une crise de la parole ? Nous savons que c’est la confiance dans la parole donnée qui permet que s’élabore une vie en société. (…) La parole permet aux hommes de se dire les uns aux autres ce qui a du prix pour eux. (…) Le débat est ce lieu privilégié où des affirmations diverses, voire adverses, sont travaillées les unes par les autres. (…) Dès lors, tout ce qui pervertit la parole, le mensonge, la corruption, les promesses non tenues ont des conséquences très lourdes »
Vient alors une question fondamentale, celle du sens, de ce qui fait tenir ensemble un pays. « Une vie en société ne peut être la somme d’existences et d’intérêts juxtaposés. Elle ne relève pas seulement d’une simple gestion ». Cette question du sens se pose alors même que notre société est devenue plurielle, que les différences culturelles s’affichent, que la revendication communautaire met à mal l’idée d’une nation homogène. « Il convient donc pour l’avenir de notre pays de redéfinir ce que c’est d’être citoyen français, et de promouvoir une manière d’être ensemble qui fasse sens ».
Père Philippe GIRARD, curé de la paroisse Saint-Pierre de l’Océan
Extrait d’un texte de Mgr Bernard CHARRIER
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