Heureuse de participer à l’hiver solidaire, j’appréhendais toutefois la première rencontre et j’ai été vraiment très surprise de découvrir la personnalité de Melchior et Nurlan, si polis, si respectueux, si prévenants, si reconnaissants.
Melchior d’origine Polonaise, discret et silencieux quoiqu’il sache parler plusieurs langues.
Nurlan arrivé du Kasachstan, volubile et rieur et qui m’a raconté son parcours mouvementé.
Tous deux nous apportaient un merveilleux dépaysement, à moi-même et à mes co-équipiers d’un soir, extrêmement sympathiques eux-mêmes et dans une joie fraternelle.
Mais une question demeurait en moi : Et tous les autres, ces hommes, ces femmes que l’on rencontrait dans les rues de Saint Nazaire, que deviennent ils ?
CLAUDIA

Quand le père Arnaud m’a parlé pour la première fois d’hiver solidaire j’avais déjà une idée de ce qu’était que cette organisation. J’ai en effet eu l’occasion de passer 8 mois à Lazare à Nantes et nous étions très proche de l’association. Bizarrement même si j’en entendais beaucoup parler j’ai eu un peu de mal à me décider pour y participer à ce moment là… J’étais déjà pas mal occupé et au moment où j’ai proposé de donner un peu de mon temps on m’apprit tout naturellement que tout était déjà bouclé. Ils avaient trop de volontaires!
En arrivant à saint Nazaire après ces 8 mois à Lazare j’étais loin de me douter du fait que je pourrais continuer dans ma nouvelle ville. La providence a parfois ses voies assez spéciales, et c’est tout naturellement que je me suis engagé à rentrer dans l’organisation du projet dès que le père Arnaud m’en a parlé. A vrai dire, j’étais heureux! Et très confiant.

Bien sur, l’enjeu était de taille. Faire dormir 2 ou 3 gars au chaud pendant tout l’hiver, les nourrir… Ca peut paraître peu mais c’est déjà énorme!
Après il nous fallait des moyens… Du point de vue matériel le local était déjà disponible et c’est ce qui a poussé le père Arnaud à envisager ce projet. Mais beaucoup de volontaires allaient devoir être mobilisés, et en peu de temps.
Les voies du Seigneur sont impénétrables… Et après quelques appels au sein des paroisses nous nous décidâmes à lancer le projet au retour des vacances de Noël.

Tout s’est très bien passé. Les personnes accueillies étaient aux anges et je dois dire personnellement que ce fut une aventure humaine et culinaire bien réussie!
Les quelques nuits que j’ai passées étaient vraiment des moments de joie, de fraternité partagée autour de merveilleux plats et de personnes avec chacune leur histoire, leurs projets, leurs vies bien différentes et pourtant réunies autour d’une table et du souci de l’autre… Toutes classes sociales confondues remplies du désir de servir et de passer une bonne soirée!

Cet engagement s’est prolongé pour moi car à l’heure où je vous en parle Melchior, un des trois accueillis habite chez moi, et ce pour la durée du confinement. Il est très tranquille et drôle, et nous nous entendons bien. Reste qu’il est polonais et passe pas mal de temps devant la TV (française). Nous communiquons en anglais qu’il parle assez approximativement et parle couramment Italien. Je voudrais savoir si quelqu’un aurait des livres dans ces langues ?

Pour finir je tiens à dire que malgré les obstacles et en très peu de temps hiver solidaire a vu le jour. Je tiens évidemment ici à remercier tout ceux qui ont donné de leur temps… Et pour ceux qui n’auront pas pu cette année ne vous en faites pas.. Il reste l’année prochaine!     Jean

 

Je voudrais particulièrement remercier le père Arnaud, Damien et Philippe et aussi Jean, ils m’ont beaucoup aidé. Yann, Christiane, Clémence, Dominique, Bernadette et Catherine… Hiver solidaire est une organisation très authentique . Elle est venue à moi, je n’ai pas eu à chercher. Avant je dormais dans la rue, et avec Nurlan nous sommes arrivés. J’ai eu en Pologne l’occasion de faire l’expérience d’être avec 5 personnes, on rénovait des maisons pour pas loin de 100 personnes à Cracovie. Hiver solidaire m’a fourni un toit, c’est un très bon système de volontariat. Ce qui m’a surpris c’est que l’organisation est directement venue vers moi, que je n’ai pas eu à demander quoi que ce soit et ça c’est très inhabituel. C’est un volontariat très authentique.

Melchior

Ce temps d’Hiver Solidaire fut un temps fort pour mon épouse et moi-même. Parce que partager un temps de diners et de nuitées avec des personnes inconnues en précarité n’était pas forcément évident (avec toujours cette possibilité de violence), pour se rendre compte, tout compte fait, que le plus dur n’était que de se décider. J’avais personnellement l’impression d’être en vacances sur les chemins de Compostelle lors des étapes en gite (mais mieux, là on nous préparait le diner et une solide expérience des boules quies et du masque de nuit arrangeait bien des choses). Ensuite parce que cela nous a permis de re-constater que c’est bien les personnes en difficultés qui nous unissent. Quel autre projet aurait réuni plus de 80 personnes ne se connaissant pas forcément, dans leur diversité, pour des diners et nuitées? Et enfin, avoir le bonheur de faire cela en famille, où nous voyons que notre petite fille, venue avec nous pour deux repas, est toute heureuse de jouer aux cartes avec « hiver solidaire ». Laurent, Hélène et Sarah

 

C'est une grande chance d'avoir eu l’opportunité de vivre ces soirées avec Melchior, Nourlan, Jean-Benoit et Stéphane (que je n'ai vu qu'une fois). C’est, pour moi, une totale découverte d'un monde différent et l'expérience qu'un simple petit engagement donne la grâce de la bienveillance. Les relations sont très riches de contemplation, d'écoute, de regards, de sourires et de parole aussi (même si c'est un peu compliqué...)
Il y a des yeux et des épaules qui portent un lourd passé de souffrance et de détresse. J'aime beaucoup cuisiner et j'ai essayé de les gâter un peu "gastronomiquement" : leur plaisir à manger était un vrai cadeau !
C'est un peu paradoxal, au regard de leur vie, mais les mots qui me viennent spontanément sont : amour et joie, la même chaleur rencontrée entre bénévoles et de nouveaux liens amicaux. J'espère très fort poursuivre l'hiver prochain !
Merci à nos "protégés", et à tous ceux qui ont beaucoup donné pour que soient possibles ces beaux moments de vie.

MARIE


J’avais à cœur que le projet d’hiver solidaire se concrétise pour la première fois à la paroisse et j’ai pu vivre des moments intenses de partage et de chaleur humaine, tant avec les accueillis qu’avec les bénévoles.
L’humilité et la reconnaissance des accueillis au cours de nos repas partagés, m’ont fait ressentir à la fois un mélange de joie intérieure, mais aussi de questionnement sur le décalage entre les moments que nous vivions ensemble au présent, et leur devenir après cette parenthèse chaleureuse dans leur vie.
J’ai eu bien conscience que mon action était une goutte d’eau dans l’océan, mais je me suis retrouvée avec eux dans la continuité de mon chemin de baptisée.
CHRISTIANE