Pour l’équipe communication, c’est Louis-Marie qui a rencontré Jean-Claude et Prémila.
Louis-Marie : En quelques mots, pouvez-vous vous présenter :
Nous sommes mariés et avons trois enfants qui sont nés à Saint-Nazaire et un petit-fils qui aura bientôt deux ans. Nous sommes tous les deux d’origine Indienne de Pondichéry au sud de l’Inde (ancien comptoir français). Nous sommes maintenant en retraite tous les deux.
L-M : Depuis combien de temps êtes-vous en France et plus spécialement à Saint-
Nazaire et quelle était votre situation professionnelle ?
J-C et P : Nous sommes arrivés à Saint-Nazaire respectivement en 1985 et 1988.
Jean-Claude : J’ai travaillé dans une entreprise de fabrication de composants électroniques.
Prémila : J’ai d’abord élevé les enfants avant de reprendre mon métier de professeur. J’ai été professeur d’anglais pendant une quinzaine d’années.
L-M : Comment avez-vous rejoint la paroisse ?
Jean-Claude : Nous sommes tous les deux d’une famille chrétienne. Lorsque nous étions en Inde, nous faisions partis d’un mouvement chrétien pour les jeunes (ALL INDIAN CATHOLIC UNIVERSITY FEDERATION)
Dès notre arrivée à Saint-Nazaire nous avons rejoint la paroisse « Saint-Nazaire ». Pour nous, c’était une suite logique de vivre notre foi en s’engageant dans l’Eglise et dans le mouvement chrétien « Partage et Rencontre ».
L-M : Actuellement, avez-vous des engagements sur la paroisse ?
Prémila : Avant de reprendre mon travail, j’ai été dans les équipes d’EAP, de Caté et de jeunes lecteurs. Avec Jean-Claude, nous avons été en équipe d’accompagnement pour les catéchumènes.
Jean-Claude : Depuis la retraite, je suis dans les équipes de sacristains et préparation du bulletin paroissial.
L-M : Vous avez effectué récemment un séjour dans votre région d’origine où vous avez retrouvé votre famille, vos racines, votre culture. Comment avez-vous vécu ces moments de retrouvailles, ce retour à votre vie d’avant ?
Prémila : Après dix-sept ans, nous sommes retournés à Pondichéry sans les enfants. Cela nous a permis de revoir la famille, les amis, nos professeurs et également la fréquentation de la paroisse. Ce sont des grands moments de ressourcement, de retrouvailles et de joie.
L-M : Je suppose que l’église catholique en Inde n’est pas la même qu’en France, tant au niveau de l’organisation que de la pratique ?
Pouvez-vous nous dire ce qui différencie le plus ces deux pratiques d’Eglise ?
Jean-Claude : En Inde, la religion catholique représente 2% de la population majoritairement Hindou. Les catholiques et les musulmans (minoritaires) subissent depuis quelques années des persécutions venant de la politique menée en Inde. En mars 2023, dans un des états, les catholiques et les musulmans ont été rayés des listes électorales.
Prémila : La pratique religieuse est pratiquement la même qu’en France, il y a des messes tous les jours et il y a toujours beaucoup de monde lors de la messe dominicale et aux moments des grandes fêtes.
Jean-Claude : Pendant mon séjour, je suis allé tous les jours à la messe comme dans ma jeunesse. J’en avais besoin pour nourrir ma foi.
Prémila : Nous avons remarqué qu’aujourd’hui la pratique religieuse est plus concentrée dans les rites que dans l’enseignement de l’évangile et cela nous dérange.
L-M : Comment votre foi a été bousculée par ce déracinement ?
Prémila : Nous vivions notre foi différemment, mais quand nous sommes arrivés à Saint-Nazaire, nous étions pratiquement les seuls Indiens et l’intégration a été plus simple et plus facile. Nous avons été très bien accueillis par les communautés paroissiales et également dans la vie de tous les jours.
L-M : Compte-tenu de votre expérience de vie, auriez-vous un message à laisser à la communauté de Saint-François ?
Prémila : Quelles que soient nos origines, l’Eglise est universelle et nous prions le même Dieu. Actuellement, le regroupement des paroisses nous permet de tous nous retrouver dans nos diversités et nous appelle à aller toujours vers l’autre.
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