La semaine sainte et la semaine de Pâques nous présentent les deux faces d’un même mystère : la résurrection de Jésus donne sens à sa passion et à sa mort. Ainsi suivons les pas du ressuscité déjà dans sa passion, sa mort, sa descente aux enfers.
Frères dépendants les uns des autres, …
Le temps du Carême nous a permis déjà de suivre les pas du ressuscité, parce nous avons mieux pris conscience, comme Lui qui s’est fait dépendant de nous, que nous sommes dépendants les uns des autres : dans ce monde aimé de Dieu, appuyés sur la parole du Christ, avec Dieu notre Père, nous avons commencé à vivre la réconciliation. Il nous faut maintenant suivre le Ressuscité c’est-à-dire, vivre avec lui sa passion et sa mort, sa descente aux enfers pour vivre une vie nouvelle.
Suivons maintenant les pas du Ressuscité, mort, descendu aux enfers
Voici ce à quoi nous invite notre évêque : « il est descendu aux enfers, cela dit de Jésus qu’il est réellement mort. Il a connu la solitude radicale de la mort. La descente aux enfers, qui ne l’a pas vécue ? Ces moments où, dans nos vies Dieu semble absent, où l’épreuve est trop grande, où le scandale du mal semble partout. Descente de l’Église aux enfers, une Église atteinte par les scandales causés par certains de ses membres. Les enfers évoquent les zones de notre vie ecclésiale, contraires à l’Évangile du Christ. Les enfers évoquent les parties de notre cœur, nécrosées par le mépris du plus faible, l’orgueil, l’égoïsme. Les enfers, ce sont aussi, dans certaines familles, l’épreuve d’une séparation, la précarité, l’addiction à la drogue, à l’alcool ou à internet. Quelle espérance alors de fêter Pâques !
Si nous séjournons aux enfers, le Christ ressuscité nous y rejoint… Quelle force pour nous, pour l’Église, quand nous sommes prisonniers des enfers ! Mais aussi quelle mission ! Avec nous et par nous, le Christ descend dans les enfers d’aujourd’hui. Si nous l’acceptons, il descend avec nous dans les profondeurs où la personne humaine est défigurée, abîmée,
prisonnière. …Oui l’Église fragile est toujours à réformer. A Pâques, elle fête la lumière du Christ ressuscité qui pénètre ses zones d’ombre » (Pâques 2019).
A Pâques, suivre la lumière du ressuscité, attentifs à ses frères
Pâques n’est pas une fête comme une autre, c’est la fête qui donne sens à toutes les autres fêtes, parce que Dieu s’est fait dépendant de nous jusqu’à vivre avec nous tout ce qui fait notre vie jusqu’à la mort même pour nous faire vivre avec Lui.
C’est la fête qui donne sens à notre vie parce qu’elle nous donne une lumière nouvelle sur notre vie d’homme, de femme, et qui nous aide à faire la lumière sur notre vie, sûrs qu’un chemin de vie, d’espérance, de fraternité est toujours possible par Lui, avec Lui et en Lui. Avec Lui nous pouvons sortir des zones d’ombre, parce qu’Il nous précède toujours, et nous accompagne sur un chemin de vie pour faire ce qui est juste et remet debout : « ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,40). Ayant souffert sa passion, donné sa vie, mort, descendu aux enfers, Christ est ressuscité, vivant avec nous, Il est vraiment ressuscité !
Michel Leroy, curé
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