Célébrés vers le 6 janvier, les rois mages, ces personnages énigmatiques, entre mémoire biblique et traditions plus tardives, ont inspiré une grande piété populaire.
Quel est donc le sens profond de cette fête populaire ? Épiphanie signifie “manifestation” en grec. Dieu se donne à voir, à toute l’humanité représentée par les mages venus du bout du monde. Dieu entre dans notre monde, dans notre histoire, en se faisant l’un de nous, comme un bébé. Noël, l’Épiphanie, les moments du commencement, sans bruit… Voilà la bonne nouvelle proposée par cette fête.
Qui sont-ils ?
À l’image de l’astre qui les a guidés, leur apparition dans le Nouveau Testament est fugace. Les Mages «venus de l’Orient» se prosterner devant Jésus à Bethléem, reconnaissant en ce nouveau-né «le roi des juifs», n’apparaissent en effet que dans l’Évangile de Matthieu (2, 1-12). Et pourtant, ces mystérieux personnages ont considérablement marqué et influencé notre imaginaire : sarcophages, gravures, peintures, contes, folklore, jusqu’à la populaire «galette des rois» et sa fève…
En Occident, la Tradition a voulu que les Mages soient trois, comme le nombre de leurs présents. Ce chiffre symbolisera par la suite les trois continents connus à l’époque – l’Europe, l’Asie et l’Afrique – et les âges de la vie – le vieillard, l’homme mûr, le jeune homme imberbe. Les prénoms de Gaspard, Melchior et Balthazar apparaissent pour la première fois dans un manuscrit du VIe siècle, sans que l’on en connaisse l’origine avec exactitude.
Leur existence historique est incertaine. Ce qui est sûr, c’est que leur présence, au début de l’Évangile de Matthieu, fait écho à la mission que Jésus confie à ses disciples à la fin du livre : «Allez porter l’Évangile aux confins de la terre.»
Benoît XVI, qui avait fait des Mages le thème des JMJ de Cologne en 2005, a longuement médité sur ces «hommes au cœur inquiet». Y voyant l’image de ces «chercheurs de Dieu», «de toutes les cultures et modes de pensée et de vie», qui se mettent en marche, s’efforçant de «reconnaître la vérité sur nous, sur Dieu et sur le monde».
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