Dominique Brevet, curé des paroisses Notre-Dame de l'Estuaire et Sainte-Marie en Brière

«Bienheureuse Pauline Jaricot »
Paroisses notre Dame de l’Estuaire et Sainte-Marie en Brière

Edito du bulletin du mois d’Octobre 2022 pour les paroisses Notre-Dame de l’Estuaire et Sainte-Marie en Brière

Pourquoi parler aujourd’hui de cette femme du 19e siècle ?

Parce qu’elle a été béatifiée par le pape François le 22 mai dernier et que s’ouvre la Semaine Missionnaire Mondiale du 16 au 23 octobre 2022.

Pauline Jaricot a marqué l’histoire civile et religieuse de son époque. La France sortait du grand chambardement généré par la Révolution. C’était le temps de la reconstruction dans tous les domaines. Le monde industriel soyeux de Lyon reprenait ses activités. L’Église renaissait et connaissait un essor extraordinaire. Pauline Jaricot, née en 1799 dans une famille de riches soyeux, avait un avenir facile et heureux, jolie fille remarquée. Elle attire les regards et les prétendants ne manquent pas. Mais Pauline n’est pas satisfaite. Après une chute grave puis la mort de sa mère, Pauline se remet en cause profondément. La vision quotidienne des prostituées, filles de son âge, sous les fenêtres de la maison de ses parents, l’interroge ainsi que la vie difficile et sous-humaine des ouvrières de l’entreprise de son père. Elle décide de quitter ses belles robes pour s’habiller comme les pauvres de son époque. Elle contacte les prostituées et leur propose un travail dans l’entreprise familiale. Elle organise une sorte de garderie pour aider les ouvrières mères de famille pour faciliter leur vie. Pauline Jaricot vit une double solidarité : avec les gens du monde ouvrier lyonnais et avec les missionnaires en Asie ou en Amérique. Son frère Philéas est à Paris. Il se prépare à devenir prêtre, missionnaire dans la « Société des Missions Étrangères de Paris » . Philéas lui raconte la vie passionnante des missionnaires dans ces régions lointaines. Elle s’enthousiasme pour leur vie. Elle se sent appelée à soutenir l’action de ces missionnaires tant spirituellement que financièrement. Elle partage sa passion à ses copines ouvrières. Elle les invite à se retrouver en petits groupes de 10 pour dire ensemble une dizaine de chapelets et méditer une page d’Évangile quelle propose, à lire le petit bulletin quelle édite pour faire connaître la vie concrète de ses amis missionnaires, à offrir à chaque réunion le sou pour le partage.

Ainsi sont nés les trois pôles de la Coopération Missionnaire que nous rappelons chaque année pendant la Semaine Missionnaire Mondiale en octobre :
1 – prier pour nos frères et sœurs du monde entier,

2- s’informer sur la vie des Églises d’ailleurs,

3- partager par l’offrande que nous donnons pour faciliter la vie matérielle des Églises pauvres ou en difficultés

Ces initiatives interrogent l’évêque de Lyon qui sous- estime et conteste l’influence de cette femme célibataire. Pauline ne se décourage pas, elle continue et va voir le Pape à Rome pour lui confier son œuvre missionnaire. Elle se sent comprise. Elle va donc continuer son action auprès des ouvrières. Pauline est de ces femmes qui ont contribué prendre leur place dans l’Église et la société. Elle a terminé sa vie dans la pauvreté totale. Pauline a inspiré l’action sociale de l’Église et contribué à la reconnaissance de la femme dans la société et dans les communautés chrétiennes.

En ce début d’année pastorale, puissions-nous ainsi être attentifs à ces 3 pôles de vie missionnaire c’est à dire Évangélique.

Une mission à vivre dans notre quotidien.

Dominique Brevet, curé.

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