La mort d’un proche, qu’elles qu’en soient les circonstances, est une expérience marquante de la vie. La mission confiée aux équipes d’accompagnement des familles en deuil est de témoigner humblement par une présence, une écoute, de l’espérance née de la résurrection du Christ. Permettez-moi en toute simplicité de vous faire part de mon témoignage, de vous confier comment je me suis sentie appelée pour être au service de mes frères qui trouvent cette épreuve si douloureuse.
J’ai entendu un appel du Seigneur, il y a de nombreuses années, mais je ne pouvais y répondre, j’étais déjà engagée dans les équipes de catéchisme puis de confirmation et les cinq enfants à la maison, et notre engagement de famille d’accueil. Les années sont passées et dans mon fort intérieur, j’entendais : « viens ta compassion, ta douceur, le savoir d’aider les autres, voici 28 ans que j’étais maman d’accueil ; ces dons, utilise les pour tes frères en l’Église.
Alors, voici trois ans, dès que j’ai terminé mon engagement auprès de tous ces enfants t j’ai accepté d’entendre l’appel de Dieu.
Avec de l’aide, oui, je vais m’engager modestement à servir l’Eglise et mes frères. Je craignais la réponse avec la souffrance, les pleurs, le désespoir et le Seigneur m’a donné aujourd’hui un apaisement dans cette mission, dans cette autre partie de ma vie personnelle. Auprès de ceux qui souffrent, je deviens passeur de l’amour de Dieu.
Être accompagnant, c’est faire partie d’une équipe, et quand nous rencontrons la famille, nous sommes deux. A deux, nous pouvons nous épauler, nous compléter. Nous prenons le temps d’accueillir, d’écouter, d’écouter et encore écouter, ce qui permettra de construire l’évocation du défunt. La vie du défunt a de la valeur pour la famille et pour Dieu. On explique le sens de la célébration, son déroulement ; on entend les demandes de la famille dans un climat d’attention. Il faut être simple et vrai et faire preuve d’une grande compassion. Notre rôle n’est pas seulement de manifester de la compassion, mais de donner aussi un témoignage de foi, d’aider nos frères à rencontrer le Christ, en qui nous croyons, de parler de notre espérance. Nous rencontrons des chrétiens, pratiquants ou non, des personnes en recherche, des incroyants affirmant leur distance par rapport à la foi et à l’Eglise. Nous, nous sommes là simplement pour témoigner : que notre Dieu est un Dieu qui écoute, qui entend la prière de ses enfants dans la peine.
Devenir accompagnant permet de grandir dans la foi, dans la prière à travers la mission confiée. Cette mission est un enrichissement spirituel, dû à la recherche du sens des textes et au partage. Oui, nos rencontres célèbrent la vie et ces vrais échanges fraternels permettent de voir la vie autrement. Mon regard sur le deuil a changé ; je suis plus sereine envers la mort. Et si parfois, de cette sépulture que nous avons préparée, vécue, une famille, une personne, revient pas à pas vers l’Église.
Beni sois-Tu mon Dieu.
Chantal Guillotin
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