En décembre 2022, Olivier a participé pour la première fois à Hiver Solidaire. Anne est allée à sa rencontre pour recueillir son ressenti.
Anne : Bonjour Olivier, nous nous sommes rencontrés à Hiver Solidaire en décembre dernier, aurais-tu la gentillesse de me parler un peu de toi ?
Olivier : Je suis né à Epernay en Champagne d’un père Tonnelier et d’une mère espagnole qui n’a malheureusement pas eu l’occasion de bénéficier d’une instruction. J’y fais un parcours scolaire où j’acquiers les bases indispensables et continue mon instruction par la lecture personnelle en fréquentant la médiathèque. J’aime ce qui est concret, les biographies mais pas du tout les romans.
Après la séparation de mes parents, vivant avec mon père, je termine mon adolescence en apprentissage à la semaine en boucherie artisanale. J’aime ce métier. J’y apprends le travail en
équipe et je découvre ce qu’est le partage, l’écoute des autres. Je pars faire mon service militaire.
A : Ayant un métier en or dans les mains et prometteur comment es-tu arrivé à Hiver Solidaire à Saint-Nazaire ?
O : J’ai toujours eu en vue de faire quelque chose de bien de ma vie et suis plutôt perfectionniste. Après un échec sentimental, j’ai voulu quitter la région pour essayer de retrouver un équilibre personnel. Je me suis retrouvé à Royan par l’intermédiaire de la Chambre d’Agriculture de la Charente Maritime où j’y ai trouvé du travail, puis en Morbihan et enfin en Loire-Atlantique.
Malheureusement, perdant de plus en plus ma motivation et d’intérêt à la vie telle que je la vivais, mes économies ont fondu à vue d’œil et Hiver Solidaire de Nantes m’a accueilli, puis celui de Saint-Nazaire.
A : Comment t’es-tu senti à Hiver Solidaire de Saint-Nazaire ?
O : C’est par la Fraternité que l’on m’a proposé de dormir à Saint-Gohard. J’avais certes plus chaud que dans mon duvet, recroquevillé sur des cartons dans un recoin discret et sécure d’un pas de porte où j’évitais d’être reconnu. Nul ne pouvait imaginer en me voyant déambuler sur le front de mer ou à l’abri à la médiathèque en train de lire que je dormais dehors. J’ai trouvé les bénévoles supers gentils et je les remercie du fond du cœur car ils mettent le leur à rendre les soirées aussi agréables que possible et s’attachent à nous cuisiner de bons plats et desserts. Mais, ayant l’habitude d’être seul, la vie en dortoir est difficile pour moi. On ne choisit pas ses co-occupants et lorsqu’on ne partage pas les idées ou qu’une personne refuse de parler et s’isole, c’est un nouvel effort à faire.
A : Maintenant tu t’en vas vers d’autres horizons, quels sont tes projets ?
O : Grâce à l’équipe des bénévoles j’ai pu avoir la place que je recherchais depuis longtemps sous forme de « woofing », c’est-à-dire « le gîte et le couvert contre le travail ». Pour l’instant, je tente un an. Après je ne veux pas faire de projet car cela dépendra comment je m’intègre et si je trouve à reconstruire une vie de couple, ce qui est important pour moi.
A : En quoi consiste ce nouvel épisode ?
O : Je serai dans une ferme où j’apprendrai la traite et tout ce qui va avec. Je pourrai rendre beaucoup de services possédant un permis poids-lourds. Ce qui est sûr c’est que je ne veux plus vivre en zone urbaine mais davantage en cohérence avec mes aspirations de nature, de vie simple et chaleureuse.
A : Alors je te souhaite bon vent en gardant l’espérance qu’un jour viendra où tout s’apaisera.
O : Merci, je l’espère aussi
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