Edito du mois de février – Saint-François en Saint-Nazaire

La loi et la vie…

« La loi du Seigneur est parfaite, qui redonne vie ; la charte du Seigneur est sûre, qui rend sages les simples » dit le psaume (18,8). La loi est chantée dans la Bible, comme celle qui redonne la vie après un premier don qui est celui de la Création. Mais dans ce don, le mal s’est introduit, et avec lui la violence et le meurtre. Tout l’Ancien Testament, qui nous parait parfois si violent, peut pourtant être relu comme un progrès vers un respect toujours plus grand de la vie humaine.

 

 

La loi du Talion interdit d’infliger un mal supérieur à celui qu’on nous a fait. Le décalogue prescrit un commandement « Tu ne tueras pas. » C’est un interdit absolu (en théorie), car toute permission affaiblit l’absolu de l’interdit, justement. En pratique, les hommes trouvent toujours de « bonnes raisons » de contourner l’interdit, quand cela les arrange, quand ils sont les plus forts. Alors les prophètes sont obligés de rappeler sans cesse que la vie de l’étranger, de l’enfant sans parents ou abandonné, de la femme sans mari… a aussi de la valeur, est digne de respect. La loi redonne vie. Elle est bonne car elle est une Parole, une limite, posée face à la violence des hommes. D’ailleurs, la loi n’est bonne que dans la mesure où elle protège la vie humaine. Comme le disait récemment les évêques de France : « Nous aimons et nous croyons à la liberté, mais nous affirmons qu’elle ne peut se déployer que si la valeur de la vie de chacun est pleinement reconnue et respectée. »

 

 

Le Carême qui s’ouvre est certainement un temps pour faire grandir le respect de la vie humaine, de la Création, pour mieux aimer son prochain, faire diminuer la violence, « choisir la vie » (DT 30). Cette tâche peut nous paraître au-delà de nos forces personnelles, tant notre monde et notre société sont traversés de courants contraires. Le temps du Carême ne nous invite jamais à nous lamenter sur l’état du monde ou sur nos propres faiblesses, mais à nous tourner vers Dieu. Nous retourner vers Dieu, nous convertir. C’est lui qui nous donnera la force d’aimer nos frères et nos sœurs, de respecter davantage la vie humaine. Prions, jeûnons et faisons l’aumône de ce que nous avons et ce que nous sommes.

 

 

Bon Carême.

Arnaud Laganier, curé de la paroisse

 

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