Le Samedi 9 Octobre 2021, malgré une météo splendide, 35 personnes dont 6 jocistes ont répondu à l’invitation de la Mission Ouvrière pour participer à cet après-midi “Ciné-Débat”.
Petit rappel au sujet du film : ” Deux jours, une nuit » des frères DARDENNE (2014), avec entre autres Marion Cotillard : « Sandra, aidée par son mari Manu, n’a qu’un week-end pour aller voir ses collègues et les convaincre de renoncer à leur prime pour qu’elle puisse garder son travail ». Le suspense est là !
Durant la diffusion, il y a eu beaucoup de réactions : « oh non ! » ; « ce n’est pas possible de faire ça » …
Après la projection, gâteaux et boissons ont été appréciés. Des participants nous ont dit : « c’est bienvenu ! », « nécessaire après ce qu’on a vu ».
Puis, pendant 50 minutes, nous nous sommes retrouvés en groupes de 6 personnes.
D’abord, chacun a exprimé ses émotions : « Juste après avoir vu le film, comment je me sens ? ». La colère, la tristesse, l’amour sont les principales émotions exprimées. Certains ont évoqué la déception en raison du comportement des collègues notamment.
Et, nous avons échangé à partir des questions : « Qu’est ce qui me marque ? Qu’est ce qui me choque ? Qu’est ce qui m’a ému ? ». Les questions étaient volontairement ouvertes afin de ne pas orienter les réponses des participants.
Enfin, chacun a exprimé la ou les émotions ressenties après l’échange en groupe. En plus des émotions déjà citées, la sérénité s’est ajoutée.
Les participants ont apprécié ce temps « pas prise de tête » et riche de l’ensemble des apports.
La mise en commun a mis en évidence des discussions très denses, riches et diverses, où beaucoup de thèmes ont été relevés.
Il y a tout d’abord le côté « sombre » :
– la colère ressentie envers l’attitude du patron et du contremaître. En l’absence de Sandra, le patron a mis en place une nouvelle organisation. Son poste a été « absorbé » par les heures supplémentaires que certains collègues ont accepté de faire.
– la place des primes. L’aspect financier est important pour la plupart des collègues. La prime est déjà dépensée avant même d’être perçue : travaux dans la maison, études des enfants, …
– la maladie (dépression). Comment s’en sortir ? Sandra va « chuter » à plusieurs reprises : addiction aux médicaments, perte d’estime de soi, peur du retour au travail, peur du regard des autres, …
– les déceptions : certain(e)s collègues, pourtant proches, déçoivent et même ne veulent pas répondre en face à face.
Mais « l’espoir » est aussi présent :
– l’importance du soutien, de l’amour des proches. Les enfants s’inquiètent pour leur mère. Manu est omniprésent. Malgré cela, il a la sagesse de laisser Sandra aller voir seule ses collègues. C’est SON combat !
– les « éveils ». Des solidarités apparaissent : le remord d’un collègue parce que Sandra l’a aidé auparavant ; une collègue qui quitte son foyer ; sa collègue qui a insisté pour obtenir un nouveau vote. Serait-ce un éveil vers une conscience syndicale ?
– la force du combat. Sandra, alitée et fatiguée au début, se relève petit à petit, malgré plusieurs « chutes ». Le film se termine sur une Sandra debout, souriante, sereine : « On s’est bien battu ! ».
Certains d’entre nous ont parlé d’un regard de Foi (Les Frères DARDENNE n’avaient sans doute pas prévu cela !)
– « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » (Jean 15, 12 – 13)
– « … alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. » (Jean 8, 32)
– « … quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, et va vers le pays que je te montrerai. » (Genèse 12, 1 – 2)
– « … Voici que le semeur sortit pour semer. » (Matthieu 13, 3 – 9)
Nous avons terminé l’après-midi par une prière du MMTC qui avait du sens avec notre ciné-débat
Nous avons le sentiment que certains ont pu trouver ce jour-là, un lieu d’échange, de rencontre et de lien social.
Baba, un jeune migrant, a pu créer du lien avec des personnes qui vivent sur son secteur. Une jeune femme nous a confié qu’elle avait « vécu ça ! ». « Mon mari a été jeté comme ça ! ». Une autre personne nous a dit que c’était « la première fois [qu’elle] ressortait depuis des évènements familiaux très difficiles ».
Enfin, Philippe, un participant, nous a confié : « Qu’est-ce que c’est bien de pouvoir discuter comme ça après un film !».
Avec de telles paroles, nous renouvellerons l’initiative.
Annick, Elenn, Elodie, Hélène et Marie-Mad
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