Histoire de l’église Saint-Eloi de Trignac
4 décembre 1921 : enfin !!
Après bien des déboires et des contretemps, Mgr Le Fer de la Motte, évêque de Nantes bénit une église à Trignac… Une église ?
Il s’agit seulement d’un baraquement en tôle qui servait de caserne aux Américains du camp de Montoir. L’intérieur est pratiquement vide, mais quel soulagement de ne plus faire à pied les trois kilomètres qui séparent de Montoir.
C’est que le petit village de Trignac est devenu en quelques années une importante cité ouvrière. Tout comme la commune qui s’est séparée de Montoir en 1914, l’église de Trignac doit son existence à l’implantation de l’usine des Forges.
C’est donc tout naturellement Saint Eloi, patron des forgerons qui est choisi pour protéger la nouvelle paroisse.
Le 1er février 1922 arrive l’abbé Mercier, premier curé de Trignac. Il n’y a personne pour l’accueillir et il ne sait pas où il dormira le soir, mais qu’importe… Dans sa première homélie, il dira : C’est la misère noire, mais nous allons bien nous aimer et en peu de temps, tout se trouvera, se fera.” Et il avait raison. Miracle de la solidarité et de la générosité ouvrière : en quelques mois des cartons doublent les murs de tôles ondulées, un plafond atténue le crépitement de la pluie, l’eau ne gèle pus dans les burettes, un clocher s’élève et deux cloches animent la vie de la cité.
Enfin, voici que les forgerons se font bâtisseurs : en un an, 10 000 parpaings sont fabriqués à partir du laitier des hauts-fourneaux et dès 1925, ces parpaings permettent de refaire les murs de l’église et de construire une salle paroissiale qui abritera le patronage Saint-Eloi. Reconnue comme association dès 1924, ce patronage va développer de multiples activités : la clique, les sociétés sportives, une bibliothèque, des kermesses, des ballets (souvenons-nous de “la Sabotière”). Et surtout, grâce au talent de M. Greslé, une troupe de théâtre. De partout, on vient admirer les revues et surtout le Christ-Roi. Décors, jeux et lumières, acteurs sont remarquables.
C’est aussi au cœur du patronage qu’en 1928 naîtra la première section de JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne) de la région nazairienne. L’année suivante, c’est à Trignac qu’a lieu le premier congrès départemental de la JOCF (Jeunesse Ouvrière Chrétienne féminine).
L’année 1933 fut marquée par l’arrivée de trois sœurs garde-malades de la communauté de Grillaud. Elles furent bientôt très demandées et appréciées.
En 1935, l’abbé Mercier quitte Trignac. Bâtisseur et animateur, il laisse à son successeur, l’abbé Lemerle une paroisse vivante et dynamique, mais une église qui a subi les outrages du temps… La façade et le chœur se dégradent, des menaces d’incendie existent dans les sacristies et des grosses pluies provoquent une inondation. L’abbé Lemerle va donc entreprendre la rénovation de l’église qui recevra une nouvelle bénédiction en 1938… Le chœur resplendit de blancheur et de lumière, les autels vétustes sont remplacés par des autels en mosaïque, de nouvelles sacristies sont édifiées et la façade est rénovée.
Mais la guerre va très vite détruire le nouvel édifice. Après plusieurs raids aériens qui ont fait de nombreuses victimes, Trignac et son église sont la proie des flammes et des bombes le 22 mars 1943.
Tout est donc à refaire après la libération. En 1946, une église provisoire en bois est édifiée, chaleureuse et intime, elle permettra d’attendre la construction d’une église définitive. En 1953, il s’avère qu’elle présente des signes de vieillissement et le plancher s’effondre pendant la cérémonie de la communion solennelle.
C’est l’abbé Leclainche , curé de Trignac depuis 1947 qui sera l’artisan de la construction de l’église actuelle, de la salle du patronage, et du développement de multiples activités pour les jeunes : théâtre, danse, sport, colonies, … et de la création du cinéma Pax.
Commencée en 1955, l’édification de l’église actuelle sera terminée en 1957 et c’est Mgr Villepelet qui la consacrera le 10 juin 1957. L’absence de fonds ne permettra pas la construction du clocher.
Dans les années 90, la nécessité de restaurer l’église était devenue urgente, des bénévoles ont fait face au plus pressé en rénovant avec beaucoup d’adresse et de soin l’intérieur. Des travaux beaucoup plus conséquents étaient nécessaires et ont été finalisés en 1995.
En 2017, l’aménagement du parvis est effectué par la municipalité.