Dimanche matin 4 avril, alors qu’il fait encore noir, j’ai rendez-vous à 6h30 dans l’église que j’aime, Sainte Anne. Je l’aime en
particulier parce que le crucifix de cette église représente un Christ plus grand que sa croix.
Nous sommes nombreux pour cette heure très matinale. Devant moi j’observe une petite fille avec des tresses parfaites et je me dis que des mamans et des papas ont levé et préparé leurs enfants très tôt. Ça n’est donc pas un jour banal.
J’arrive pourtant là avec mes soucis, mes inquiétudes, mes angoisses. Alors, comme très souvent je les dépose symboliquement au pied de la croix. J’entends, au pupitre des lecteurs, Bernadette nous rappeler les épisodes de la Création dans la Genèse ponctués par : « Dieu vit que cela était bon ». Petit à petit, je me reconnecte à la Création, la beauté de la nature, la beauté du monde…
Puis, portée par les récits et les chants, je pense à des femmes : Marie de Magdala et les autres, qui le lendemain du shabbat,
dès l’aube comme maintenant, sont arrivées au tombeau de Jésus pour procéder à la toilette funèbre du corps de Jésus. En effet,
Joseph d’Arimathie et Nicodème n’avaient pu qu’enlever à la hâte la dépouille enveloppée vite fait dans un linceul pour la déposer dans un tombeau et lui éviter d’être jeté à la fosse. Je me connecte à ces femmes disciples de Jésus qui, elles, ont très vite eu l’intuition de la résurrection contrairement aux apôtres qui s’étaient enfuis le jour de la crucifixion.
Alors, à mesure que le jour se lève et que les étoiles du fond de l’église s’éclairent, la lumière me rappelle ce que me disait le
prêtre René Barbotin : « quand tu déposes ton fardeau au pied de la croix, n’oublie jamais que le Christ est ressuscité ». Sa
résurrection prend à nouveau tout son sens. En effet, l’apôtre Paul écrivait aux Galates (2, 20) : « J’ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ; et si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi. ». Dimanche 4 avril, j’avais rendez-vous avec le Ressuscité.
Roseline AMLELOT
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