Telle est la réaction que j’ai beaucoup entendue et que je partage suite aux révélations calamiteuses qui nous sont venus de Lourdes. Il y a un an de cela, nos évêques nous promettaient un changement radical dans la manière dont l’institution Eglise allait gérer la question des abus sexuels dans l’Eglise. Certes, des choses ont été faites et je crois que nous pouvons les remercier, en particulier notre évêque, qui a été dans chaque zone du diocèse, rencontrer les chrétiens pour entamer un dialogue avec eux. Nous pouvions nous réjouir de cette prise de conscience et de cette volonté de vouloir « réformer » l’Église.
Cependant, la découverte de la gestion de ce que l’on appelle désormais « l’affaire Santier » me laisse sans voix. Encore une fois, personne ne semble responsable, ou n’est prêt à assumer les graves dysfonctionnements de notre Eglise. Il y a donc un fossé entre les objectifs affichés, et la volonté de gérer dans la transparence les différents problèmes d’abus spirituels et sexuels, et les révélations de ladite affaire. Certains n’hésitent pas à utiliser le terme de trahison. Je n’irai pas jusque-là, car je suis sûr que nos évêques sont de bonne volonté ; mais il y a certainement une rupture dans la confiance. Or, nos évêques sont le socle sur lequel est bâti notre Eglise. « Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise et les puissances de la mort ne l’emporteront pas sur elle. » Mt 16, 18 Alors, oui, quand la confiance dans la solidité des pierres est ébranlée, c’est tout l’édifice qui vacille. Il faut alors nous appuyer sur cette Parole pleines d’espérance du Christ que les puissances de la mort ne peuvent pas triompher. « La où le péché a abondé ; la grâce a surabondé. » Rm 5, 20 L’Avent arrive avec la promesse que Dieu va visiter son peuple. Qu’il change notre colère en espérance et notre espérance en joie.
Philippe, curé de la paroisse Saint pierre de l’Océan
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