Nous, membres de l’ACO, Action Catholique Ouvrière, sommes solidaires de tout ce qui se vit de difficile mais aussi de fraternel en ce temps de Carême 2020 si particulier.
Nous sommes solidaires de ceux qui sont en deuil, de ceux qui souffrent, de ceux qui ont peur. Oui, nous voulons être solidaire de ceux qui soignent, de ceux qui doivent travailler que soit dans le secteur de l’alimentaire, des transports, du nettoyage ou d’autres secteurs d’activités dans des conditions qui ne sont pas suffisamment respectueuses des risques encourus.
Nous savons également que des hommes et des femmes, dont l’activité n’est pourtant pas essentielle à la lutte contre la propagation du virus et aux besoins immédiats de notre vie quotidienne sont contraints de travailler sous la pression de leurs directions. Nous ne l’acceptons pas, comme nous n’accepterons pas que cette crise sanitaire soit une occasion de remettre en cause les droits des travailleurs ainsi que les libertés fondamentales. Nous sommes solidaires des personnes confinées dans des situations parfois difficiles (les femmes, les enfants soumis aux violences, les personnes en situation de mal-logement, les personnes détenues…), ainsi que de celles et ceux qui sont condamnées à vivre hors de tout circuit et de toute relation humaine.
Nous saluons les efforts énormes faits par les personnels des hôpitaux et des établissements de soins, si peu écoutés quand ils luttaient pour demander plus de moyens en personnel et en matériel. Nous nous joignons à vous tous, pour les encourager par nos messages et nos applaudissements… Oui, nous avons à inventer de nouvelles manières d’exprimer notre reconnaissance, notre désir de garder le lien, notre espérance en des jours meilleurs.
Cette période réveille notre créativité et nous donne envie d’être plus près les uns des autres. Tout ceci met du soleil au cœur.
Que sera demain ? Nous ne le savons pas !
Mais ce qui se vit aujourd’hui ne sera pas sans effet. Nous serons appelés à construire un monde différent pour que notre humanité retrouve, réellement, les valeurs essentielles de respect, de dignité, ainsi que le sens de la valeur inestimable de chaque être humain.
Aujourd’hui c’est toute la terre qui est touchée, pauvres et riches, et certainement de manière plus cruelle les plus pauvres dans tous les pays. Notre solidarité se porte vers chacun, sans qu’aucune frontière la limite. Cette crise est mondiale, c’est donc par une lutte commune, qui met de côté tous replis sur soi nationaux, que nous ferons face. En traversant cette épreuve difficile et noire la Parole de Dieu nous rejoint :
« Ni la mort ni la vie, ni le présent ni l’avenir, ni les Puissances du ciel ou de la terre, ni les hauteurs, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur. » (Paul aux chrétiens de Rome, 8, 39)
Nous voilà coupés les uns des autres physiquement ! Mais au cœur de cette période nous, chrétiens, voyons un signe d’espérance. La lumière ne sera pas seulement la fin de la maladie et du confinement, ce sera un regard différent sur ce monde, des luttes et des actes qui permettront aux hommes d’être debout.
En ACO, nous croyons que tout homme a de la valeur parce qu’il est fils de Dieu !
C’est pourquoi chaque deuil, chaque souffrance, chaque larme qui coule nous touche dans notre humanité. Aujourd’hui le système économique dominant ne considère pas l’humain comme premier. Les salariés qui travaillent dans les usines qui fabriquent des masques sont-ils quantité négligeable et donnée ajustable ?
Aujourd’hui, parce que l’avenir est incertain, nous osons regarder différemment cette réalité et prendre conscience que nos combats ne sont pas seulement des combats pour la justice mais aussi des combats pour la vie.
Cependant, l’espérance n’est pas morte : elle s’invite à travers tous les mots, les gestes, les attentions, les soins prodigués au frère dans le besoin. La situation actuelle nous entraîne à inventer un demain différent de ce que nous pensions. Mais un demain dans la continuité de notre action auprès des plus fragiles et des précaires, dans le respect de notre Terre, notre ‘Maison Commune’.
Lorsque nos portes s’ouvriront de nouveau, lorsque sortir voudra dire de nouveau se rencontrer, agir ensemble nous ne devrons pas nous satisfaire d’un retour au « monde ancien ». Dès aujourd’hui des organisations, des collectifs militants, invitent les travailleurs et les citoyens à se mobiliser pour inventer le monde de demain.
Nous appelons tous les membres de l’ACO à s’intéresser à ces initiatives et à s’y engager.
Prenez soin de vous, de tous ceux que vous aimez et de ceux qui vous entourent.
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