Église Sainte-Anne

Histoire de l’église Sainte-Anne, des changements de lieux, une architecture typique du XXe siècle

L’église Sainte-Anne a connu une histoire mouvementée, elle n’a pas toujours été à l’emplacement qu’on lui connait

Bien des vicissitudes ont frappé la jeune histoire de l’église Sainte-Anne.

Voici l’histoire d’une église qui abrite notamment de nombreuses œuvres de “l’Art Sacré”.

1937 : deux paroisses à Saint-Nazaire

En 1937, l’agglomération de Saint-Nazaire, sans la campagne, compte près de 40 000 habitants, et seulement deux paroisses : Saint-Nazaire et Saint-Gohard, distantes de 500 m.

Le jeune et nouvel évêque de Nantes, Jean-Joseph Villepelet, se rend compte de la situation et décide de créer deux nouveaux centres religieux. L’un à l’ouest dans les quartiers neufs, ce sera “Notre-Dame d’Espérance” au lieu-dit “Le Pertuis-chaud”. L’autre à l’est dans le quartier d’Herbins sous le vocable “Sainte-Anne”.

Auparavant, Mgr Le Fer de La Motte, précédent évêque, avait songé à bâtir une paroisse entre Saint-Gohard et Saint-Joseph de Méan, mais la guerre de 1914-1918 avait anéanti ce projet.

Mgr Villepelet convoque l’abbé Allaire, vicaire à Saint-Clair de Nantes et le charge de fonder un centre religieux à Herbins en Saint-Nazaire.

L’église Sainte-Anne dans un ancien bistrot

Après plusieurs mois de recherches et d’incertitudes, il choisit de s’installer au 112 place de la Matte, dans un petit immeuble d’un étage avec au rez-de-chaussée un ancien bistrot : « Le café des boulistes ».

De nos jours, cette place se situerait près de la gare SNCF. De nombreux travaux sont nécessaires. La salle qui servira d’église fait 8 m sur 8 m. Une première cérémonie, un chapelet, a lieu le 5 septembre 1937, mais c’est le 3 octobre que le chanoine Guiho, représentant l’évêque, bénit la chapelle et célèbre la première messe. Un clocher, une salle de catéchisme viendront compléter le centre religieux qui se nomme « Sainte-Anne de Saint-Nazaire » .

Une statue est commandée. L’auteur est Mademoiselle Parson. Elle est livrée le 23 juillet 1938 et bénie solennellement le 31 juillet suivant. C’est en bretonne que la sculpteure a voulu représenter sainte Anne. Elle a les caractéristiques d’une bonne vieille grand-mère de chez nous. Cette statue se trouve actuellement à l’arrière de l’église Sainte-Anne, rue du Soleil Levant.

Sainte-Anne-de-Saint-Nazaire est érigée en paroisse le 2 mars 1941, sous le nouveau vocable de « Sainte-Anne-de-la-Matte »

L’édifice croulera sous les bombes en 1943.

1945 : Sainte-Anne-de-la-Croix-Fraîche

Le 1e novembre 1945, l’abbé Dubreuil ouvre au n°51 de l’avenue des Sports un centre religieux appelé « Sainte-Anne-de-la-Croix-Fraîche ». Cela durera 3 mois, car pendant ce temps on construit une église provisoire avec des récupérations de baraques allemandes et on ajoute un clocher et un chemin de croix peint par le Nazairien Émile Gautier, futur directeur de l’école de dessin.

Sainte-Anne de Saint-Nazaire est érigée en paroisse en septembre 1947.

Les entretiens pour une nouvelle église débuteront en 1952. Les paroissiens ne sont pas hostiles à une construction moderne. L’architecte est choisi.

Ce sera Henri Demur, venu de Bordeaux pour la reconstruction. A Saint-Nazaire il est déjà l’auteur de la caserne des pompiers, des magasins et garages municipaux.

29 septembre 1957 : consécration de l’actuelle église Sainte-Anne

Les projets sont définitivement approuvés en 1955 par Mgr Villepelet qui viendra lui-même poser la première pierre le 8 avril 1956. Les travaux dureront 18 mois de mars 1956 à juillet 1957. L’église est entièrement en béton armé avec un clocher séparé.

L”Art Sacré”à Paris recommande quelques artistes .

  • Les vitraux sont l’œuvre de Serge Rezvani
  • L’autel, une pierre monolithe blanche de 8 tonnes est de Maxime Adam Tessier sur le thème de la mort de Jésus, le cœur de Jésus, la résurrection et la joie. Quarante ampoules l’éclaire. Il repose sur des dalles rouges, le sang des victimes de guerre
  • Le tabernacle est l’œuvre de François-Victor Hugo (arrière petit-fils du poète)
  • Derrière l’autel, le Christ en croix d’Albert Shilling symbolise le Christ souffrant, le Christ des déportés

  • Les murs « Est » et « Ouest » sont percés de 48 petites croix alignées, rappelant les croix des victimes de guerre dans les cimetières
  • A l’extérieur, les fresques de Paul Colin représentent des scènes de la construction navale. On distingue notamment la fameuse grue de la forme Jean-Bart, appelée la « Grand-Mère » par les Nazairiens

  • Le clocher, haut de 30 m se termine en V. C’est le livre ouvert de la parole de Dieu. Les cloches se nomment « Anne-Thérèse », « Marie-Paule » et « Jeanne-Claire »

L’église est à peine terminée, mais le 16 juin 1957 ont lieu les communions solennelles de l’année pour environ 130 filles et garçons

L’église Sainte-Anne est consacrée par l’évêque le 29 septembre 1957.

  • L’orgue à tuyaux est inauguré le 23 octobre 1960, par Félix Moreau, organiste des grandes orgues de la cathédrale de Nantes et la maîtrise de Nantes sous la direction du chanoine Jean Bernier

 : inscription au patrimoine du XXe siècle

Le…

Cérémonie…


On conclura en rappelant ce cantique chanté le 5 septembre 1937 pour l’inauguration de la première chapelle Sainte-Anne :

Sainte Anne de Saint-Nazaire
Soyez reine de nos chantiers
Écartez d’eux chômage et misère
Et bénissez tous les ouvriers !

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