Prézégat : Quand populaire rime avec solidaire

Saint-Nazaire, quartier de Prézégat enclavé et… confiné.

Qui est mon prochain ?

Il me revient en mémoire ce thème d’une révision de vie abordé en juin 2019 par Joao, membre de mon équipe. Il nous provoquait avec cette question :
ton prochain, est-ce seulement ton père et ta mère, ta famille ?

La réponse est actuellement dans mon quartier. Je vois depuis 48 jours des bons Samaritains « prendre soin » des plus fragiles.

• C’est l’association des habitants qui met un numéro de téléphone à disposition pour toute interrogation. Des questions, il y en a de tous ordres concernant le confinement mais aussi concernant la paroisse : comment voir la messe sur son ordinateur, où trouver de l’encens ? il n’y a pas de question mineure.

• C’est la présidente de l’association qui, deux fois par jour, fait le tour du quartier, saluant les gens par les fenêtres et proposant (pas seulement aux adhérents) des formulaires d’autorisation de sortie.

• C’est une distribution de kits scolaires, réalisés avec l’aide de la Ville, pour rompre la monotonie des jours, les enfants qui n’ont pour jardin que le balcon, ont fortement apprécié.

• Ce sont des “Prions en Église” qui ont été donnés pour être remis à une personne qui n’est plus sortie depuis le mois de novembre.

• C’est cette femme de ménage, ma petite voisine, qui dépasse sa mission pour soutenir une personne qui commence à être atteinte par la maladie d’Alzheimer, lui rappelant sans cesse les gestes barrière et la nécessité de ne pas sortir. Le confinement accentue le mal être alors elle cherche des solutions rassurantes.

• Ce sont les nombreux coups de fil qu’on s’adresse des HLM aux pavillons et des pavillons au HLM : « Comment vas-tu ? Et tes enfants ? Prends soin de toi ! » L’amitié circule, sans frontière, sans notion de religion.

• C’est un prêtre de la paroisse qui appelle : « Comment vas-tu, comment va ton quartier ? »

• Ce sont ces « bonjour », ces nouvelles qu’on échange à distance, lorsqu’on marche une heure, et qu’on ne partageait pas habituellement quand nous étions en voiture… Plaisir de prendre le temps de se parler, nous l’avions oublié.

Oui, mon quartier est petit mais il vit, et chacun prend soin de son prochain à sa manière.

Pour ces pépites, je rends grâce chaque jour.

Marie-Claire, en ACO et Mission ouvrière, Saint-Nazaire

Article extrait de la lettre de la Mission Ouvrière : l’inouï du confinement n°4

Un commentaire

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.