L’oubli ou la mémoire… pour une nouvelle année.

Une année s’achève, une autre commence. Et nous nous souhaitons le meilleur en espérant retrouver des rythmes plus humains, une vie plus normale…  Comme un désir d’oubli de cette année passée marquée de tant de maux qu’on voudrait effacer… « Bonne nouvelle année ! »…

 

Oui, une nouvelle année s’ouvre devant nous et nous avançons vers une sortie du tunnel. Même si c’est avec lenteur, la promesse d’un vaccin pourra nous permettre de retrouver peu à peu les espaces de rencontres, de contact qui nous manquent tant aujourd’hui. Oublié 2020 … Vive 2021….

 

L’oubli pourrait en effet être la solution, la vie normale correspondant pour nous à ce « comme avant » perdu et enfin retrouvé… Comme à chaque temps de crise dans l’histoire, cette nostalgie d’un « comme avant » idéalisé nous habite. Mais justement, toute la question est là… Faut-il souhaiter repartir « comme avant » et jeter aux oubliettes de la mémoire cette période critique que nous n’avons pas encore fini de traverser ?

 

Plutôt que d’oubli, parlons de mémoire… Car il serait vain de vouloir effacer, gommer ce qui est advenu dans cette période éprouvante. Comme toute épreuve traversée, nous sortirons de là avec des marques indélébiles qu’on ne peut effacer, comme les rides d’un visage disent les marques du temps et le poids de l’histoire… Et ceci n’est pas qu’une affaire personnelle. C’est bien le visage de l’humanité entière qui aura été labouré, retourné, par le sillon tracé par cette crise sanitaire. Que ce soit au niveau économique, politique, social ou écologique, tout a été bousculé, ébranlé et marqué en profondeur. Il suffit d’ouvrir le journal pour mesurer l’impact mondial de cette crise.

 

Que ferons-nous de cette terre en friche ? Telle est la question… Chercherons-nous à revenir à ces modes de vies « comme avant » qui ne sont pourtant pas étrangers à la venue de cette crise ? Ou bien saurons-nous faire mémoire de ce qui est advenu pour en tirer les leçons et inventer un avenir plus ouvert, plus juste et plus fraternel… L’encyclique du Pape François aborde justement cette question de fond : « Tous frères »… Et son diagnostic est dur à entendre. Face aux « problèmes qui nous touchent » dit-il, «  si quelqu’un croit qu’il ne s’agirait que d’assurer un meilleur fonctionnement de ce que nous faisions auparavant, ou que le seul message est que nous devrions améliorer les systèmes et les règles actuelles, celui-là est dans le déni » (Fratelli Tutti n°7)

 

Même s’il faut subir pour encore un peu de temps les règles de distanciation nécessaires, souhaitons nous donc à tous une meilleure année, en sachant que cette année sera, pour une part, ce que nous choisirons d’en faire – Oubli ou mémoire ? – à la lumière de celui qui nous accompagne et compte sur nous pour bâtir son royaume, celui de l’amour vainqueur…

 

Gilles Baudry

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