Hiver solidaire, un témoignage

J’ai participé cette année pour la première fois, à « Hiver solidaire ».

La première fois que j’y suis allée, j’étais un peu anxieuse, comment cela va-t-il se passer, si les accueillis ne parlent pas français comment je vais faire ?… (mes connaissances en anglais sont très limitées), pourvu que ça passe bien avec eux…

Ce premier soir a été très sympathique… Un seul des accueillis ne parlait pas français, mais il faisait des efforts pour se faire comprendre, dans la joie et la bonne humeur. Et puis une autre accueillante de ce soir-là se débrouillait mieux que moi (elle avait déjà participé il y a deux ans).
La tension du début s’est apaisée.

Les autres soirs passés en leur compagnie furent toujours des temps de bons moments de partages….de repas bien sûr, mais aussi de tranche de vie, de culture, de souvenirs bons ou moins bons pour eux.

 

Et petit à petit, un lien s’est tissé, non seulement avec les gens de la rue, qui venaient passer leur soirée et leur nuit là, mais aussi avec les quelques bénévoles qui se trouvaient avec nous.
J’ai dit que mon regard avait changé sur les gens de la rue et c’est vrai. Avant j’avais toujours un peu d’anxiété en leur présence et les approchais rarement.

J’ai découvert des personnes avec leurs fardeaux (du moins ceux qu’elles voulaient bien nous confier), leurs désirs, leurs aspirations… et leurs joies. Nous n’étions pas là pour leur poser des questions mais seulement pour les écouter quand ils avaient envie de dire quelque chose.
Depuis, un jour que je faisais mes courses dans un LIDL de la région, à la porte deux hommes faisaient la manche. Je me suis approchée et j’ai commencé à discuter avec eux, du temps, de leurs conditions « d’hébergement » si on peut dire.

Ils vivaient dans un squat mais celui-ci venait de fermer, car il allait y avoir des travaux à cet endroit, ils m’ont dit que pour le soir on leur avait signalé un autre endroit et qu’ ils allaient aller y voir.
Je leur ai donné un peu d’argent, et ils m’ont dit : « cela va nous servir à passer à la laverie pour laver nos vêtements ».

Et je me suis dit qu’on pensait souvent à la nourriture, mais que pour eux ce n’était pas en effet le seul souci, et leurs seules priorités.

Je ne suis pas sûre qu’avant les rencontres d’Hiver Solidaire j’aurais fait cela. Une belle expérience de vie, que je suis prête à revivre l’année prochaine avec plaisir.

MH

 

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