Dimanche de la santé, des témoignages

Suite au Dimanche de la Santé le 13 février, des personnes malades et des soignants nous partagent leurs témoignages.

Nathalie 

Je suis Nathalie. J’ai commencé mes études de médecine à Brest, j’avais 18 ans. Puis j’ai rencontré, à l’hôpital, les patients, les malades, comme une révélation.

Dans notre travail de soignant, dans mon travail de médecin hospitalier, nous sommes souvent les témoins de l’espérance de nos patients.

Au moment de notre première rencontre : c’est le temps de la découverte de l’autre, de ses souffrances et des expériences qu’il traverse. Mais c’est aussi le début d’un chemin de soin fait de partage, de confiance et d’espérance.

Tout au long de l’hospitalisation, c’est un échange qui nous fait avancer, progresser, pour regarder et vivre ensemble les bonnes nouvelles comme les annonces plus difficiles mais au travers desquelles peut ressurgir la joie et la foi.

C’est enfin à l’instant des derniers moments auprès de nous que je suis le témoin, le relais de leur espérance en Dieu. Tout d’abord par mon écoute bienveillante, attentive, du fond de moi-même et qui me transforme. Témoin par une prière de recommandation pour laquelle je sollicite l’équipe de l’aumônerie des hôpitaux, relais enfin en entendant s’exprimer leur foi comme une urgence afin de leur offrir un espace au temps des derniers sacrements.

 

Françoise 

 

Lorsque l’on m’a demandé de faire ce témoignage, j’avoue que j’ai d’abord refusé car je ne savais pas très bien par où commencer.  Et  puis, j’ai réfléchi et même si cela ne correspond pas exactement à la demande, j’avais des choses à dire. Alors, commençons par le début.

Lourdes –  lieu de naissance de ma vocation d’infirmière.

J’avais 10 ans. Mon premier pèlerinage avec les Montfortains. Je me rappelle la joie de distribuer I’eau de la grotte.

Et puis, il y a eu les messes à Pen Bron (Centre de rééducation fonctionnelle) avec des jeunes handicapés qui étaient heureux, pleins de joie. Mon amie, Zaza, myopathe, pleine d’espérance qui m’a soutenue lorsque j’étais à l’école d’infirmière.

Aujourd’hui, je suis infirmière de nuit dans un service de médecine polyvalente qui accueille essentiellement des personnes âgées malades.

L’espérance n’est pas forcément la première chose que l’on ressent dans l’attitude, dans l’expression de ces personnes. La nuit, les angoisses, les douleurs sont souvent exacerbées.

C’est à nous, soignants, par notre écoute, par notre présence, d’être source d’espérance. Calmer les douleurs, apaiser les angoisses permet de retrouver un peu d’espoir. Espoir de retrouver un peu d’autonomie, espoir de rentrer chez soi.

Mais, il y a aussi des personnes qui malgré la maladie, les difficultés de la vie restent positives. Avec qui l’on partage des moments de joie. Cela fait du bien car il y a des jours où l’on est fatigué comme tout le monde. Des jours où le travail nous pèse. Dans ces moments, chaque petit signe d’espérance me redonne la force.

Et puis, il y a la prière. J’aime mon travail et lorsque je pars travailler, je confie au Seigneur chacune des personnes dont je vais prendre soin mais aussi mes collègues et moi même.

Je Lui demande de m’accorder la patience, de m’envoyer son Esprit Saint pour qu’Il m’inspire les mots qui rassurent et qui réconfortent. Pour que je sois à mon humble échelle source d ‘Esperance.

En vérité, je vous le dis, dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.

 

Suzanne 

Bonjour a tous,

Je suis en mauvaise sante depuis maintenant 14 ans. Nous avions des projets pour notre vie après le travail. Nous devions vivre 6 mois en Guadeloupe, 6 mois en métropole avec entre temps peut-être 1 voyage par an en France ou en Europe. Et puis l’inattendu, la maladie s’est installée. Au revoir nos projets. Mais je n’ai jamais perdu espoir. Il faut dire que j’ai toujours cru que ça s’arrangerait. Mais au contraire petit à petit, j’ai eu de moins en moins d’autonomie.

Alors je me suis adaptée au fur et à mesure. Il faut dire que j’ai de la chance d’être accompagnée, je ne suis pas seule. Mon mari est là et c’est lui qui fait tout à la maison. Les soignants qui viennent tous les jours qui s’occupent de moi physiquement et moralement, ils sont supers.

Le plus dur a été d’accepter ma dépendance vis-à-vis des autres et le changement de mon corps. Quelquefois je me dis que ce n’est plus une vie parce que je dors beaucoup.

Et puis Le Pape François nous a dit :

Les personnes qui ont l’Esprit Saint comme levain dans leur cœur sont joyeuses, même dans les problèmes et les difficultés.

Eh bien je crois que malgré la maladie, je dois toujours  être témoin du Christ auprès de ceux et celles qui  viennent s’occuper de moi. C’est d’ailleurs là que Dieu vient me visiter. Par contre le fait de ne plus pouvoir venir souvent à l’église pour écouter la Parole et partager l’Eucharistie m’a fait prendre conscience que la communauté est importante. On a tous besoin les uns des autres. Je ne peux plus partager la Parole en équipe liturgique, ni aller aux réunions de formation pour approfondir ma foi et comprendre la Parole. Ca me manque énormément.

J’ai reçu le sacrement  des malades pour que Dieu me donne la force de témoigner de ma foi en Lui là où je suis. Dieu m’accompagne sur le chemin de la maladie. Je Lui demande la force de me battre, de vivre ma maladie debout, la grâce de ne pas me laisser aller au découragement, la grâce aussi de ne pas me replier sur moi, mais de vivre l’accueil, le partage là où je suis.

 

Annie 

Apprendre  que l’on est atteinte  d’un cancer (pour la troisième fois de surcroit) est toujours vécu comme un choc brutal. Comment ne pas sombrer dans la dépression si aucun refuge ne s’ouvre pour vous aider?

L’attente est longue, les résultats des diverses analyses puis de l’intervention et encore plusieurs semaines avant le verdict définitif sur les traitements de suite. Bien sûr, I’entourage des proches est précieux, que ce soit pour l’aide morale ou matérielle qu’il apporte mais où trouver l’espérance de vaincre le mal et l’angoisse qui l’accompagne si ce n’est en se remettant entre les mains du Seigneur et de la Vierge Marie?

Dans ces moments difficiles à vivre, prier m’a beaucoup aidée et m’aide encore à accepter la situation (ce qui n’est pas forcément facile) mais aussi à surmonter l’anxiété qu’elle engendre et surtout à garder confiance, ce qui est essentiel pour se rétablir. Bref, en ce qui me concerne, c’est grâce à ma foi que j’ai accepté cette épreuve le plus sereinement possible moralement. C’est cette Foi qui  m’a permis de garder la tète haute et de ne pas me laisser abattre pendant la traversée de cette période difficile.

Merci mon Dieu, merci Vierge Marie de votre aide spirituelle au quotidien et un immense merci de m’avoir permis de pouvoir compter sur mon entourage (famille, amis, voisins) qui m’ont témoigné leur solidarité par leur présence, leurs pensées et leurs prières.

 

Je ne saurai jamais assez remercier le Seigneur et la Vierge  Marie de m’avoir, cette fois encore permis une nouvelle rémission puisqu’il faut accepter, hélas, de ne jamais entendre que I’on est guérie d’un cancer. Enfin merci à tous les amis de cette assemblée qui par leur sympathie et leurs prières m’ont également été d’un grand secours !!!

Je terminerai en souhaitant à toutes les personnes touchées par la maladie de pouvoir se réfugier dans la prière pour trouver l’apaisement souhaité et en leur disant : COURAGE !!!!

 

 

 

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